La robe Maud
Enfin, j'ai pu trouver un peu de temps pour me coudre une robe, ô joie, ô bonheur..! Nous avions un mariage fin août, et j'avais bien envie de me faire ma robe, mais plus l'été défilait, moins je voyais ça clair... J'ai bien tenté de m'en acheter une (un peu déçue tout de même de ne pas me la coudre), mais les critères étaient assez précis, et je ne trouvais pas mon bonheur. Il fallait que la robe soit compatible avec l'allaitement, mais pas en jersey, car pas assez « mariage » à mon goût. Et quand on parle de robe allaitement compatible, croyez-moi, la grande majorité de ce qui existe est en tissu maille de forme cache-coeur.
Je pensais à l'origine me faire une robe longue sur la base d'une robe vue chez Naf-Naf, dont le haut venait en superposition sur la partie jupe et donc aurait pu se soulever. Mais en essayant un modèle de ce type en magasin, ce n'était pas pour moi, j'avais l'impression de porter un sac informe (difficile, moi?!). Et puis au hasard de mes pérégrinations je suis tombée sur une chouette marque de vêtements pour femmes enceinte et/ou qui allaitent : Pomkin. Mais les modèles ne sont pas donnés, et j'étais un peu frileuse à l'idée de commander une robe sans être sûre de ce que la couleur et la forme rendraient sur moi, qui plus est une ou deux semaines avant le mariage. Par ailleurs, ce que je trouve dommage dans ce type de vêtements, c'est cette double utilité grossesse/allaitement : quand on allaite, on n'a pas forcément envie de porter des fringues de grossesse, qui même si elles sont censées être portables après, conservent souvent les caractéristiques des vêtements de maternité (taille empires, fronces, cache-coeur, etc). Quoiqu'il en soit, j'avais tout de même trouvé un modèle de cette marque pas trop connoté « grossesse », et qui pouvait faire l'affaire, n'étant pas en jersey, et suffisamment classe pour un mariage : la robe Maud, d'où le titre de cet article. Une jolie robe en mousseline plissée dont j'avais trouvé très astucieux l'idée des les plis du devant qui dissimulaient deux fermetures invisibles pour pouvoir allaiter.
Le tissu était tout trouvé : une mousseline toute légère bleu marine, tout à fait dans mes couleurs ☺! Et j'avais la doublure idéale : un voile de coton de la même couleur. Il ne me restait plus qu'à me mettre à l'oeuvre, malgré les microsiestes de petit bonhomme qui ne me laissent pas beaucoup de temps libre.
La difficulté était donc désormais de trouver un patron s'approchant pour pouvoir réaliser cette robe. Après un feuilletage intensif de mes nombreux Burda et La Maison Victor, mon choix s'est arrêté sur la robe Rosa, modèle de La Maison Victor mars-avril 2015. La forme de la robe, assez ample, ainsi que le décolleté en V semblaient plutôt bien convenir au résultat auquel je voulais arriver :
J'ai d'abord fait une toile pour valider l'idée : supprimer la forme boule pour évaser légèrement le bas, couper des mancherons à la place des manches trois-quarts, redessiner le décolleté devant pour le rendre moins profond, et garder le décolleté dos qui me plaisait bien, tout en supprimant la fermeture, inutile.
Le vrai tissu étant très glissant, j'avais un peu peur que le rendu des plis soit affreux. J'ai donc testé l'amidonnage de ma mousseline en suivant les instructions de Séverine pour pouvoir être plus précise dans la découpe et la couture des plis. A refaire, car ça facilite vraiment les choses, le tissu est moins fuyant et la couture plus facile. J'ai quand même trouvé que le repassage à la vapeur du tissu enlevait un peu d'amidonnage, donc pour la prochaine fois je m'abstiendrai.
Puis je suis passée aux choses sérieuses : réfléchir à l'emplacement des plis et des fermetures invisibles dans le vrai tissu, ainsi qu'à la construction de la robe pour parvenir à insérer ces fameuses fermetures. Après de savants calculs, j'ai opté pour réaliser le devant en trois morceaux : le milieu comportant trois plis de 2 cm de large de chaque côté, et les deux côtés, ce qui me permettait d'insérer des fermetures invisibles de 20 cm à la jonction de ces trois morceaux. Les mancherons comportent trois plis de 1,5 cm et sont doublés avec l'ensemble de la robe. Je me suis pas mal creusé la tête pour pouvoir les doubler proprement, sans que l'on voit la couture des emmanchures, et je suis tombée sur cette vidéo (merci Lucie !), parfaite dans mon cas, la finition est super propre, aucune couture visible au niveau des emmanchures, je réitérerai sans hésiter ! Au niveau du montage, j'ai donc assemblé ma doublure au niveau des épaules, la mousseline également, puis j'ai assemblé les mancherons à leur doublure au niveau de la couture inférieure (ourlet). J'ai ensuite cousu d'abord le mancheron en mousseline endroit contre endroit sur la robe, puis utilisé la vidéo pour coudre le mancheron en doublure sur la doublure de la robe, et enfin cousu les côtés doublure et mousseline d'une traite. Ce qui fait que les manches ne sont pas montées de façon classique, mais à plat. J'imagine que le rendu serait moins joli sur des manches plus longues, qui prennent donc toute l'emmanchure (je ne suis pas sûre d'être claire...), et que l'aisance serait moindre, mais dans le cas de mancherons comme ici, ça ne m'a pas du tout gênée.
La touche finale était d'ajouter deux liens pour resserrer la taille dans le dos. Je voulais au départ utiliser des rubans, mais je n'avais pas la bonne teinte en stock, je me suis donc résolue à faire deux liens de 70 cm dans la mousseline, à retourner bien évidemment... Je sentais venir la grosse galère pour les retourner, quand je me suis rappelée l'astuce de Couds-ci, Couds-ça, qui est de coudre un ruban à l'intérieur afin de faciliter cette opération, et victoire, c'est vraiment plus simple ainsi !
Il ne restait plus qu'à fixer la doublure à points invisibles le long des fermetures éclair, à faire les ourlets, puis à laver la robe pour supprimer les marbrures blanches laissées par l'amidonnage et les marquages des plis. Un dernier repassage (le jour du mariage, on ne se refait pas !), et c'était fini. Je suis vraiment contente de cette robette, que je peux remettre sans soucis, allaitement ou pas, car les fermetures ne se voient vraiment pas. Et puis bon, le bleu marine et moi, c'est un peu une histoire d'amour...
N'ayant pas du tout suivi les instructions de La Maison Victor puisque la robe d'arrivée est vraiment différente du patron initial, je ne peux pas me prononcer dessus. Mais j'ai bien aimé recopier le patron, les planches sont claires, et on n'est pas encombré par des mètres carrés de patron qu'on ne sait pas où caser : les planches sont assez petites et tiennent sans problème sur mon bureau. Le nom de la robe m'a mis la chanson de Jacques Brel dans la tête tout le temps de la réalisation, ce qui ne gâche rien, et j'ai vraiment envie de découvrir les autres modèles de la marque car j'ai l'impression qu'à chaque fois, les finitions ne sont pas en reste. Et puis il faut le noter, il y a de nombreux modèles pour les enfants, et pas uniquement pour les petites filles pour une fois, donc j'ai bien l'intention de me pencher dessus pour coudre des petites choses pour Marin.
En vrai, l'ourlet est droit...!
Patron : base de la robe Rosa, La Maison Victor, avec de nombreuses modifications maison
Fournitures : mousseline bleu marine et voile de coton dans la même teinte pour la doublure, le tout venant du stock.
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A très bientôt j'espère, j'aimerais bien me coudre d'autres petites choses avant que 4 autres mois ne passent! Et puis j'ai fini un petit paletot en tricot pour mon petit monsieur il y a un moment déjà, mais les températures estivales ont fait qu'il n'a quasiment pas été porté, et j'ai bien peur qu'il ne soit trop petit maintenant...